Rapport entre l'homme et la nature
Les activités des premières métallurgies, qu'elles soient européennes ou chinoises, se trouvent-elles mémorisées dans les glaces du continent antarctique. De même, le mythe du bon sauvage se trouve sérieusement écorné par des études récentes : tant dans les îles du Pacifique que sur le continent américain, l'installation de populations dans des territoires vides d'hommes semble faire beaucoup plus qu'accompagner la disparition des faunes locales.
A l'inverse, on a pu constater que la présence humaine se traduisait par des équilibres écologiques subtils, gages de biodiversité élevée, sur les côtes à mangroves de l'ouest africain ou dans les forêts amazoniennes par exemple : c'est avec l'abandon des occupations humaines et de tous leurs savoir-faire empiriques que l'on observe une diminution de la biodiversité et des écosystèmes. Sans aller si loin, sous nos cieux, nous savons que la déprise agricole provoque les mêmes effets sur la biodiversité, par la réduction des paysages ouverts.
Au delà des connaissances actuelles, ces transformations de notre perception des problèmes, en corrélation avec le développement même de ces connaissances, reposent sur l'irruption de nouveaux concepts et théories :
- la théorie du chaos permet de mieux mesurer l'irréversibilité du fonctionnement d'un système tout autant que sa fragilité ;
- avec le constructivisme, c'est la construction de notre savoir qui s'éclaire : entre une réalité et sa connaissance, se trouve l'organisation des représentations en fonction des intérêts et objectifs d'une époque ;
Cela nous permet de comprendre que notre perception actuelle ne pouvait se construire que maintenant et ce n'est qu'à ce jour que nous pouvons dessiner de nouvelles relations viables entre nature et homme.
En conclusion de tout cela, on peut constater que l'humanité et la nature ne peuvent plus, ne doivent plus être considérées comme évoluant en parallèle, sans se fréquenter. Que nos activités aient été bénéfiques ou non, les problématiques de notre avenir se doivent de se transformer au regard de cette donne nouvelle. La donne actuelle nous place donc dans une position d'exception : le paradis naturel n'a sans doute jamais été qu'une utopie passée ; aujourd'hui la nature et ses dynamiques ne peuvent plus s'appréhender qu'en présence de l'homme.